Le secteur du transport routier a souffert ces dernières années de la concurrence accrue, parfois inéquitable, venue d’autres pays de l’Union Européenne et a vu des faillites se succéder laissant sur le carreau de nombreux salariés. Au moment ou les nuages semblent être moins noirs, c’est la loi Travail qui inquiète les salariés du secteur qui y voit une ouverture au dumping social.
Deux syndicats, CGT et FO annoncent en effet un mouvement de grève à compter du 16 mai dans le but de faire retirer le projet de loi, accompagnant ainsi la mobilisation interprofessionnelle qui prévoit deux journées d’actions les 17 et 19 mai prochains.
L’article 2 du projet de loi est en ligne de mire des syndicats. Cet article conduit à un remaniement des heures supplémentaires. Actuellement toute heure supplémentaire au delà de la durée légale du travail doit être rémunérée selon un taux majoré de 25% pour les huit premières heures, 50% au-delà. La loi Travail permettra aux entreprises de fixer le taux de majoration plus bas par un accord collectif d’établissement, avec un minimum de 10%.
Les syndicats ont évalué à environ 100 euros l’impact que cela pourrait avoir sur la fiche de paie d’un chauffeur longue distance qui roule en moyenne 200h par mois. La crainte est l’effet domino : si une entreprise obtient un accord pour diminuer le taux des heures supplémentaires les autres entreprises de ce secteur hautement concurrentiel se verront obligées d’aller dans le même sens.